Produire ses plants

Quoi de mieux pour réaliser son jardin à moindre coût que de produire ses plants soi-même. Bien sûr il vous faudra un peu de patience mais d'ici quelques années vous aurez la satisfaction de voir grandir vos propres plantes.

Il existe plusieurs procédés de multiplication mais tous ne fonctionnent pas forcément d'une espèce à l'autre. La réussite dépendra donc du choix de la méthode la mieux adaptée à la plante que vous souhaitez reproduire. Répertorier toutes les méthodes et les périodes par plante serait trop fastidieux pour ce modeste blog. Je vous présenterai donc les grands principes et vous invite à faire une recherche précise sur internet ou un livre. Dans tous les cas n'hésitez pas à essayer par vous même c'est toujours l'occasion d'apprendre.


La division de touffe


Exemple de division de bulbes
La division des touffes est un mode de multiplication pour les souches vivaces. Cette technique consiste à séparer une souche en plusieurs fragments qui donneront autant de nouvelles plantes identiques à la plante mère.

La division se pratique au printemps ou à l'automne. Cette méthode fonctionne bien sur les plantes qui ont des partie souterraines charnue (bulbes, tubercules, rhizome), sur les graminées et sur les plantes traçantes qui s'enracinent au fur et à mesure de leur progression (stolons).

Pour être sûr de diviser au bon endroit, n'oubliez pas que chaque fragment doit présenter des départs de racines et des bourgeons pour les futures tiges.

Les plantes concernées : Violettes, Aster, Phlox, Lavandes, Sauges, Graminées, Hémérocalles, Crocosmias, Cannas, Anémones, Tulipes, Narcisses, Dahlias, Iris, Fraisiers, Bambous...

Astuce : Lorsque vous plantez des vivaces traçantes ou des graminées vous pouvez à la plantation diviser la touffe afin d'en augmenter le nombre. Pour cela la plante devra être suffisamment développée avec un bon système racinaire.



Le bouturage en terre


Il peut se réaliser pendant la période de développement de la plante sur des rameaux tendre (jeunes pousses). Il peut se faire aussi à l'automne sur des rameaux semi-aoûté (pousses plus rugueuses qui commencent à créer une couche d'écorce). Il faut savoir qu'en période de floraison les boutures ont plus de mal à prendre. C'est tout de même possible mais il faudra prendre soin de couper les fleurs.

Profitez des périodes de taille pour faire vos boutures. Pour cela il faut prélever une portion de rameaux de l'année de 15 à 25 cm. Évitez les rameaux trop vieux car ils ont commencés à former du bois et auront plus de difficultés à s'enraciner.

Pour augmenter vos chances de réussites coupez plusieurs rameaux  des endroits différents pour faire des boutures de tête, des boutures en crossette ou bien des boutures à talon.


Recette : L'écorce des saules contient une substance (la salicyline) qui a la propriété d'empêcher la cicatrisation des plaies de coupe ainsi que la déshydratation du rameau. En appliquant de la salicyline sur une bouture, cette dernière va émettre des racines au lieu de former un cal au point de coupure.

Vous pouvez préparer une solution en trempant des branches de saule ligneuses dans de l'eau pendant 4 à 6 semaines. Après cette macération, un gel se forme. Vous n'avez plus qu'à enduire la base de vos boutures avec avant de les mettre en terre.

Au printemps


Placez vos boutures individuellement dans des pots avec un substrat léger pour faciliter l'émission des racines (tourbe blonde et sable à proportion égale). N'enfoncez pas le rameau jusqu'au fond du pot pour laisser de la place aux futures racines et tassez la terre (sans excès). Arrosez avec un pulvérisateur régulièrement pour mouiller le substrat. Vous pouvez aussi utiliser une serre de bouturage mais pensez bien à ouvrir le couvercle tous les deux jours pour éviter les risques de pourrissement.

Les plantes concernées : Aster, Campanules, Hélianthèmes, Plumbagos, Vériniques...

A l'automne


A cette période, surtout sur les arbustes caducs, vous pouvez placez vos boutures directement en terre dans votre jardin. Avec les rameaux prélevés, réalisez un fagot en veillant bien sûr à placer les boutures dans le même sens. Attachez le et étiquetez le pour vous souvenir de quel arbre ou arbuste il s'agit.

Une fois vos fagots prêts, il ne vous reste plus qu'à les enterrer directement dans votre jardin jusqu'à la base de l’œil du dessus (au trois quart). Préférez une terre légère pour favoriser l'enracinement et un emplacement ombragé. Les boutures resteront en place jusqu'à l'automne prochain en veillant à les arroser pendant l'été. Vous pourrez les déterrer et les séparer les unes des autres pour les planter directement dans votre jardin. 

Les plantes concernées : Alysses, Aubriètes, Lavatères, Œillets, Santolines, Sauges, Verveines...


Le bouturage dans l'eau


C'est la méthode la plus facile à mettre en oeuvre. Elle se pratique d'avril à septembre. Vous devrez préparer vos rameaux de la même manière que pour les boutures en terre. Ensuite vous n'avez plus qu'à les mettre dans un vase transparent à coté d'une fenêtre (pas de soleil direct). Petit plus, placez un morceau de charbon dans votre vase. Avec ses propriétés filtrantes il limitera l'apparition d'algues et vous aurez à changer l'eau moins souvent.

Si vous constatez que les feuilles tombent et qu'une des boutures commence à pourrir retirez-là. Lorsque les racines seront suffisamment développée (2 à 3 cm) vous pourrez commencer le repiquage. Choisissez un terreau léger pour faciliter la croissance des racines.

Les plantes concernées : Coleus, Impatiens, Lierre, Fuchsia, Passiflore, Cassis, Begonia, Misère, Menthe, Datura, Aucuba, Belle-de-nuit, Laurier rose, Cornouiller, Lilas, Saule, Bignone, Hortensia...

Astuce : Tout comme pour les boutures enterrées vous pouvez utiliser les propriétés du Saule. Débitez en rondelles des branches de saule et faites tremper ce bois dans de l'eau pendant quelques jours. Retirez ensuite les branches et utilisez l'eau (riche en salicyline) pour le bouturage.


Le marcottage par couchage


Cette solution offre une bonne alternative aux plantes qui se bouturent difficilement. Le marcottage consiste à enterrer un segment de branche d'une plante mère sans le couper. Les bourgeons en terre produisent alors des racines. Une fois enracinée, il vous suffira alors de sectionner la tige, qui relie le jeune plant enraciné à la plante mère.


Pour se faire, creusez un trou dans la terre à proximité de la plante. Choisissez un rameaux situé en périphérie, ôtez les feuilles sur la partie qui sera enterrée sans abîmer les bourgeons.

Couchez le rameau directement dans le trou préalablement créé. Fixez le avec un cavalier métallique et rebouchez avec de la terre meuble ou mieux, un mélange constitué de sable et de tourbe. Relevez ensuite l'extrémité et fixez-la verticalement à un tuteur. Au mois de Novembre, la marcotte devrait avoir pris racine.

Vous pouvez alors la planter en pot ou bien directement au jardin en respectant les périodes de plantation.

Les plantes concernées : Glycine, Clématite, Chévrefeuille, Viorne, Rhododendron, Hortensia...


Les bourses aux plantes


Les bourses aux plantes sont aussi un bon moyen de découvrir et d'acquérir de nouvelles plantes. Que vous soyez jardinier débutant au passionné de longue date, vous pourrez avant tout échanger vos connaissances et expériences sur le jardin. C'est surtout l'occasion de troquer vos plantes contre de nouvelles. Vous pouvez consulter les dates de ces événement sur le site Troc aux Plantes.