Le soin des plantes

Le sol et la nutrition


Dans le commerce on trouve une grande variété de produits destinés à améliorer la culture de vos plantes. Amendements organiques, amendements minéraux, fertilisants, engrais... Il est parfois difficile de s'y retrouver. Pour vous aider à y voir plus clair je vais vous expliquer ce qui se cache derrière tous ces termes.

Les amendements



Ils jouent avant tout un rôle sur la structure du sol sans systématiquement nourrir la plante. Ils permettent ainsi aux végétaux de mieux absorber les éléments nutritifs présents dans le sol. Il existe des amendements minéraux (chaux, sulfate de fer, sable, argile...) et des amendements organiques (fumier, compost...).


Les amendements minéraux ont pour seul but de restructurer le sol. Par exemple, le sable vous aidera à alléger un sol lourd, la chaux rehaussera le pH et à l'inverse le sulfate de fer le diminuera. A moins de travailler sur une petite surface il me semble peu judicieux d'utiliser des amendements minéraux. Dans le temps votre sol retrouvera toujours sa structure d'origine. Il vaut mieux donc utiliser des plantes adaptées pour vous économiser cet effort.


Les amendements organiques améliorent la structure du sol et l'activité biologique mais vont aussi libérer des éléments nutritifs en se dégradant. Parmi les plus employés on retrouve les fumiers d'origine animale et le compost. Leur apport doit être réalisé en période froide lorsque les plantes sont en repos végétatif.

En général on utilise le fumier de cheval pour les cultures potagères. Il faut savoir qu'un fumier frais est riche en ammoniaque (urine) et risque de brûler les racines. Il vaut donc mieux le laisser composter avec de la paille pendant plusieurs mois avant utilisation.

Pour les massifs le compost est moins sujet à risque car moins acide. Dans les deux cas, étalez la matière sur les surfaces concernées et incorporez la en griffant ou binant le sol sur une dizaine de centimètres.

Les fertilisants


Les produits fertilisants apportent des éléments nutritifs assimilables par les plantes. On y retrouve les amendements organiques et les engrais.

Les amendements organiques, comme on a pu le voir jouent un rôle sur la structure du sol mais nourrissent aussi les plantes. Ils sont donc aussi considérés comme des fertilisants. Néanmoins ils sont longs à se dégrader et donc à être assimilables pour les cultures.

Fiente de volaille
Les engrais ont une action plus rapide. On les utilise en cours de culture pour donner un petit coup de fouet aux plantes et améliorer leur croissance, leur floraison ou leur fructification. Les engrais minéraux sous forme liquide ou de granulés ont une composition connue (N,P,K) mais ils sont une source non négligeable de pollution car facilement lessivables. De plus ils nécessitent de grandes quantités d'énergie pour être produits.

Les engrais organiques (sang séché, corne broyée, fiente de volaille...) seront moins polluant car ils vont libérer leurs substances plus lentement.

On peut aussi fabriquer ses propres engrais à base de plantes. C'est le cas du célèbre purin d'ortie. Quelque soit le mode de fertilisation que vous choisissez il faut veillez à respecter les doses car les excédents finiront dans les nappes phréatiques.

Purin d'ortie
Recette : Ramassez 1kg de jeunes pousses d'orties puis hachez-les. Laissez macérer dans 10 litres d'eau entre 20C° et 30C° pendant 10 jours en mélangez la mixture tous les 2 jours. Lorsqu'il n'y a plus de petites bulles remontant à la surface, l'engrais est prêt.

Filtrez le avec un tissu puis utilisez le comme un engrais liquide en le diluant à 10% dans de l'eau.

Il peut aussi servir de répulsif contre les insectes. De la même manière, faites macérer 1Kg de jeunes pousses pour 20 litres d'eau. Après avoir filtré le mélange utiliser le directement en pulvérisation sur les plantes à traiter.

Les principaux éléments N/P/K


N représente l'azote, cet élément contribue au développement végétatif de toutes les parties aériennes de la plantes. Il est profitable à la plantation au printemps au démarrage de la végétation et aux légumes à feuilles. Attention tout de même à le distribuer sans excès car ce serait au détriment du développement des fleurs, des fruits ou des bulbes. On trouve de l'azote dans le sang séché, dans les tontes de gazon ou dans le purin d'orties.

P représente le phosphore, cet élément renforce la résistance des plantes et contribue au développement racinaire. Le phosphore se retrouve dans la poudre d'os ou dans les fientes.

K représente le potassium, cet élément contribue à favoriser la floraison et au développement des fruits. Le potassium se retrouve dans la cendre de bois.

Ces trois lettres NPK sont suivies sur les emballages d'engrais de trois valeurs qui correspondent à la proportion de chacun de ces trois éléments. Par exemple un engrais tomates NPK 12.10.20 contient 12% d'azote, 10% de phosphore et 20% de potassium. En toute logique les engrais pour gazon sont plus concentrés en azote pour favoriser la pousse. Pour les fruitiers on cherchera à favoriser la formation des fruits donc on préférera le potassium. Pour les rosiers qui sont sensibles aux maladies ont apportera du phosphore mais aussi du potassium pour la floraison.


Les ravageurs


Dans cette rubrique je vais vous présenter les ravageurs auxquels les jardiniers sont le plus souvent confrontés. Étant un adepte des produits naturels, je n'exposerai que des méthodes de luttes biologiques. Certaines nécessiteront de fabriquer soi même des produits à base de plantes ce qui vous demandera un petit effort supplémentaire mais pour un coût quasi nul. En plus d'être ludiques  ces solutions sont sans danger pour l'homme et agissent de manière ciblée. Vous préserverez ainsi les animaux et insectes auxiliaires du jardin (vos alliés).

Les pucerons



Symptômes : Il faut savoir que les pucerons s'attaquent aux jeunes pousses de vos plantes. Les symptômes les plus courants sont des feuilles gaufrées, déformées, ou encore enroulées sur elles-mêmes.


Moyens de lutte :
Une trop forte fertilisation en azote favorise l'apparition de jeunes pousses mais aussi des pucerons qui en sont friands.  L'utilisation raisonnée d'engrais permet donc de limiter les attaques.

Si malgré cette précaution vous repérez des colonies, vous pouvez arroser l'extrémité des tiges avec un jet d'eau puissant. Leur corps mou et fragile ne résistera pas à un tel traitement.

Certaines plantes peuvent s'avérer être de précieux alliés. Privilégiez la plantation de végétaux comme les capucines pour attirer les pucerons. Pendant qu'ils s'en délecteront ils épargneront vos autres plantes. Les lavandes, à l'inverse, agissent comme répulsif. Plantées au pied de vos rosiers elle limiteront les risques d'attaques.

Le savon noir, produit naturel et biodégradable, a des propriétés insecticides. Mélangez 5 cuillères à soupes de savon liquide dans 1 litre d'eau tiède pour le diluer. Une fois la préparation refroidie, pulvérisez la sur les plantes atteintes.

De manière préventive vous pouvez aussi poser une bande à glu autour du tronc de vos fruitiers. Mise en place au printemps elle empêchera les fourmis et les pucerons de grimper jusqu'aux feuilles.

Les araignées rouges


Symptômes :
L'araignée rouge est un minuscule acarien qui parasite les plantes de jardin, de serre et d'intérieur. Du fait de leur taille leur présence est difficile à remarquer. On peut soupçonner leur présence lorsque les feuilles ou aiguilles jaunissent et sèchent après avoir été piquetées de points blancs ou jaunes. De fines toiles d'araignées peuvent aussi apparaître. Elles sont visibles en brumisant la plante.

Moyens de lutte :
Difficiles à éradiquer avec des produits biologiques vous pouvez cependant limiter l'invasion par des gestes simples.

Tout d'abord coupez les parties de la plante les plus atteintes puis brûlez les déchets. Surtout ne les jetez pas au compost vous ne ferez que recréer un autre foyer d'infection.

Les araignées rouges se développent souvent sur la face inférieur des feuilles. Leur prolifération est favorisé dans un milieu chaud et sec. Pulvérisez donc le dessous des feuilles avec de l'eau froide. Pour plus d'efficacité vous pouvez pulvériser une décoction d'ail tous les 2 à 3 jours au printemps et en été. Le souffre contenu dans l'ail  a des propriétés acaricides qui ne risque pas de tuer les insectes dont les prédateurs des acariens. Pour la fabriquer hachez 100 gr d'ail que vous mélangerez à 1 L d'eau. Portez à ébullition le mélange pendant 5 minutes puis laissez refroidir. Utilisez le en pulvérisation avec 2 volumes d'eau pour 1 volume de solution.

Les limaces


Symptômes : Lorsque les conditions d'humidité sont favorables, les limaces (et escargots) peuvent causer d'importants dégâts sur vos cultures potagères et florales. Disparition des semis, feuilles sérieusement entamées, leur passage est facilement repérable. De plus les traces de mucus viennent
compléter les preuves.

Moyens de lutte :
Avec des méthodes de cultures adaptées il est possible limiter l'invasion. Les limaces se déplacent lorsque l'humidité du sol le permet. Préférez donc des arrosages moins fréquents mais copieux et de manière localisée.

Les gastéropodes ne se déplacent pas sur le sable. Entourez vos cultures à protéger avec une bande de sable d'une dizaine de centimètres pour faire barrage. Le paillage avec des copeaux de bois, lorsqu'il n'est pas humide en surface, est aussi un bon moyen de protection. En plus il conserve l'humidité au pied des plantes et libère de l'humus en se dégradant.

Si vous avez des poules n'hésitez pas à les laisser gambader de temps en temps dans le jardin. Elles en sont très friandes. Attention tout de même si vous avez des cultures fragiles ou des semis récents.

Enfin, vous pouvez placer des planches, des tuiles ou des pierres pour qu'elles se réfugient dessous pendant la nuit. Le matin vous n'aurez qu'à les récolter pour les détruire.


Les maladies


Il n'est pas toujours aisé de reconnaître les maladies qui affectent nos plantes. D'origine fongique, bactérienne ou virale elles sont légions. De plus certaines expriment des symptômes similaires rendant l'identification encore plus compliquée. Il est donc difficile de les énumérer sur un simple blog. Néanmoins je vais vous présenter des moyen de les éviter. Si malgré toutes ces précautions vous subissez des attaques demandez conseil à votre pépiniériste et montrez lui un échantillon. Il vous indiquera les mesures à prendre.

Les conditions de culture


Les maladies se développent davantage sur les plantes qui sont déjà en mauvaise santé. Pour mettre toutes vos chances de votre coté vous devez choisir des espèces adaptées à votre type de sol et à la luminosité. Si la plante doit survivre à des conditions de culture défavorable elle aura du mal à lutter en plus contre des attaques extérieurs.

On a tendance à l'oublier mais une fertilisation excessive peut avoir un effet néfaste. Une plante qui reçoit beaucoup d'azote va certes favoriser l'émission de jeunes pousses mais ces dernières vont être aussi riche en éléments nutritifs pour les champignons et autres parasites. Une utilisation raisonnée des engrais est donc primordiale. Privilégiez les amendement organiques qui libèrent leurs éléments nutritifs au fur et à mesure de leur décomposition, sans à-coup.

La plupart des micro-organismes qui affectent vos plantes sont en dormance dans votre sol pendant l'hiver. Leur cycle de reproduction reprendra au printemps pour se repartir de plus belle. Pour cette raison il est important de pratiquer une rotation des cultures au potager. Si les nouvelles plantes sont résistantes vous endiguerez le cycle.


Les bon gestes


Lorsque vous taillez vos plantes vous pouvez véhiculer les maladies. Pour éviter tout risque il faut avant tout nettoyer et désinfecter vos outils avec de l'alcool. La plupart des virus et bactéries n'y résistent pas. Si vous coupez des branches malades évitez de les laisser au sol ou de les mettre sur le tas de composte. Il vaut mieux les évacuer en déchetterie ou bien les brûler.

Les éclaboussures d'eau favorisent la propagation. L'arrosage des feuillage est donc à éviter sauf si vous luttez contre les pucerons ou les araignées rouges.

Les traitement cités précédemment fonctionnent aussi sur certaines maladies. La décoction d'ail peut servir à lutter contre la cloque du pêcher et de la vigne, le mildiou, la rouille, l'oïdium, la moniliose, le botrytis des fraisiers. Le purin d'orties renforce les défenses de la plante et agit sur le mildiou.

Les pièges à éviter


Certain symptômes ressemblant à des maladies sont en fait dus à des carences en zinc, fer, azote ou magnésium. Dans ce cas la plante ne parvient plus à synthétiser la chlorophylle et les feuilles jaunissent. Néanmoins les chloroses touchent souvent les plantes en pot et restent assez rare en pleine terre.

Selon  les élément manquants les symptômes sont différents :
- Fer (Fe) ou zinc (Zn) : La feuille jaunit mais les nervures restent vertes.
- Azote (N) : le limbe et les nervures jaunissent.
- Magnésium (Mg) : Les feuilles jaunissent puis brunissent avant de tomber.

Autre cas de figure, la chute des feuilles en été. Je l'ai surtout observé sur des sujets récemment plantés auxquels on apporte "trop" de soins. Avec les fortes chaleurs estivales on pense que la plante souffre et qu'elle a besoin d'eau. En réalité c'est tout l'inverse, elle a sans doute un excès d'eau. Les racines pourrissent et les feuilles commencent à chuter car elles ne sont plus alimentées. Pour cette raison il vaut mieux arroser copieusement mais de manière espacée. Attendez que la terre soit sèches pour arroser de nouveau.